Je te préviens tout de suite meuf, ça va être du billet plombant.
Le genre de truc que t'as pas forcément envie de trouver sur un blog beauté, dans un endroit ou t'as envie de parler mascaras, de balancer de la futilité et de rigoler un peu entre deux make-ups foireux. Du coup, je te le dis de suite, si tu veux de la légéreté sur ce coup c'est mal barré.
Demain, c'est la journée de lutte contre le viol et la violence faite aux femmes, et je pouvais pas passer à côté. Et pour 99% de vous qui me lisez, vous êtes des nanas, bim, coeur de cible, on est en plein dans le sujet.
alors j'ai mis un petit chat ridicule par ce qu'il paraît que c'est mignon.
Au delà du fait qu'un viol est un événement brutal, violent (comme son nom l'indique tiens) et qui marque à vie, moi ce qui me debecte c'est le statut de victime qui te pend au nez et la putain de culpabilité qui va avec. Oui, tu es passée par une étape traumatisante. Oui, tu en as grave chié. Non, rien ne sera plus comme avant. C'est vrai.
Mais le pire, c'est l'après et l'image qu'on va te renvoyer.
Je m'explique.
J'ai été violée. Je vais pas rentrer dans les détails, le qui le quoi le comment, ça me ferait tomber du côté sordide de la force, ce pathos grand public que j'ai en horreur. Après ça, j'ai continué à vivre. J'ai continué à sortir le soir, j'ai continué à parler aux garçons, j'ai continué à baiser quand j'en avais envie et avec qui je voulais. Je l'ai mal vécu, j'en ai grave chié, mais j'ai estimé qu'une intrusion dans ma chatte n'avait PAS à conditionner ma vie future. J'ai même pas choisi d'aller de l'avant, non, ça s'est fait comme ça. Les bleus ça s'efface, et comme tout les événements de merde qui m'en ont fait baver, j'ai fini par laisser couler du mieux que je pouvais plutôt que de lécher et rouvrir toute ma vie mes plaies .
Je ne me suis pas comportée en victime, en somme.
Et bah tu sais quoi? J'ai culpabilisé.
Par ce que ouais, j'ai un peu l'impression que quand tu as été violée, tu DOIS être dévastée. Si tu l'es pas, si tu te roule pas en tremblant sous la douche et que tu chiale pas quand un mec t'effleure, alors c'est que ton viol tu l'as bien cherché. Attention hein, je ne dénigre en aucun cas les nanas qui en chient et qui ne s'en sortent pas, on vit pas toutes pareil le trauma... Ce qui me gêne, c'est juste que dans notre societé, si tu décide de continuer (presque) normalement, c'est que quelque part tu devais être un peu consentante, allez hein, on te connait, nous la fait pas. T'façon t'avais une jupe et puis t'étais très maquillée, et puis tu ramène des mecs chez toi de temps en temps, tu devais bien te douter qu'un jour ça allait déraper...En plus regarde, tu souffres pas, ça à l'air d'aller. C'est bon, fais pas ta mijaurée, on le sait nous qu'au fond t'as bien aimé.
Par ce que ne serait-ce que le fait d'être en vie témoigne de ta lâcheté.
Tu t'es pas assez battue, t'as pas assez gueulé, t'as preferé te soumettre, t'extraire de toi-même et attendre que ça passe plutôt que de te faire tabasser à en crever. T'avais tellement peur et tellement pas envie de mourir que les coups de bites tu les as laissé passer.
T'as laissé faire, et c'est dans la plupart des cas la seule chose qu'on retiendra.
Longtemps, j'ai été bouffée par ça, cette impression profonde que j'aurais du mourir là plutôt que de me laisser pilonner. Sauf qu'entre ma chatte et ma vie, moi j'ai choisi la vie, et je n'aurais jamais du m'en sentir coupable. A cause de ces conneries, je me suis détestée moi. Détestée d'avoir laissé faire, détestée de pas être morte là, les cuisses serrées et la chatte intacte. J'ai jamais pensé à ces deux connards avec rage, haine et fureur. J'étais coupable. C'était ma faute. C'était moi.
Ce qui m'à le plus traumatisée, ça n'à pas été la douleur ou la terreur éprouvée. Ca à été l'après.
Alors que franchement, soyons honnêtes, être considérée en tout et pour tout comme "la fille qui à été violée", être regardée de travers si t'as réussi à te relever, te faire conforter jour après jour dans ton statut de victime et de pauvre chose fragile et dévastée, ça sert à quoi?
T'en as rechappée. T'es une survivante. T'empêche pas de vivre à cause de ça putain, t'es toujours là, alors vis, profite, sois fière de toi, de ce que tu es et de la force qu'il t'as fallu pour te relever. Voilà ce qu'on devrait leur dire à toutes ces meufs qui se sont faite violées.
En tout cas moi, j'aurais bien aimé...
Je suis d'accord avec toi, sur tout.
RépondreSupprimerAs-tu lu "King Kong Theorie" de Virginie Despentes? Elle y présente un point de vue très intéressant, je trouve.
merci pour ce texte, je crois qu'il y a rien à ajouter.
RépondreSupprimerQuand on pense que le fantasme de certaines filles est de se faire violer, ça fait peur...
RépondreSupprimerJe connais une fille qui raconte son viol à tout le monde. je sais pas si c'est bien, mais en tout cas ça fout les boules, parce que ça se voit qu'elle en est pas débarrassée.
Quand à l'excuse de "t'étais habillée en tepu, tu l'as cherché" j'ai pas de mot pour décrire ce que ça m'inspire, c'est tellement dégueu comme remarque !
Pas trop de mots pour répondre à ça. Si ce n'est bravo. Bravo pour ton courage (à la fois au moment de ce cauchemar, de l'après et de maintenant avec cet article). Tu es vraiment impressionnante et j'espère que ton article aidera des jeunes filles qui passent malheureusement par là !
RépondreSupprimerj'admire ta façon de raconter ça et ta force de la faire! Je perds mes mots mais j'espère que des filles qui subissent cet abomination te liront pour voir qu'il y a d'autre issue que la culpabilité. bravo!
RépondreSupprimerJuste rien à ajouter ! Tout est dit, de façon claire et percutante.
RépondreSupprimerIl faut savoir se battre, vivre.
RépondreSupprimerJ'ai vécu une expérience similaire, deux personnes sont au courant, je n'en parle pas, pas par pudeur, mais parce que je préfère voir la vie autrement que de me flageller et vivre dans les moments sombres.
Je me considère comme une battante, et je ne me suis pas laissée abattre. Bien sur il y a des moments de rechute, je reste humaine. Mais ce ne sont pas ces moments, ces horribles souvenirs qui vont me dicter ma vie.
On regarde bien trop souvent les victimes de viol comme des petits êtres détruits (genre Bambi qui a perdu sa maman mais à qui en plus on aurait coupé les pattes, le genre "j'ai trop de la peine pour toi"). et ça m'énerve.
Tout ça pour te dire, que je te comprends, et qu'il ne faut pas avoir honte d'être une battante.
Dur de trouver quoi dire après un tel article. ça fait juste "wouah" dans ma tête et "boum" dans ma cage thoracique. Alors ça sera un Bravo pour ta force et ta volonté et Merci pour... tout.
RépondreSupprimerJ'avoue...
RépondreSupprimerPersonnellement j'ai pas connu un truc de ce genre, mais j'ai été battue autant physiquement que psychologiquement par ma mère alcoolique et maniaco-dépressive et il a fallu 14 ans de ma vie avant qu'on me prenne au sérieux (à partir du moment où j'ai répliqué et où j'en pouvais plus.)Et puis je me suis barrée et j'ai décidé de ne plus subir ça...
Alors non je peux pas vraiment parler. Mais tout ce qui est résilience et "relève-toi ma fille tu vaux mieux que ça, ok ça c'est passé et maintenant on fait quoi?! Bah t'avances, tu chiales, ça fait mal mais maintenant c'est à toi de jouer, et t'as à t'en vouloir d'être vivante, d'être qui tu es et de t'aimer." (Oui parce qu'en plus elle me reprochait ma vie et la sienne, entre autres), je connais.
Le coup aussi de "tu l'as bien cherché", je connais aussi.
Alors bah ouais c'est de la merde en barre et tu as souffert. Maintenant l'important c'est de plus en souffrir. Y'a tellement de gens qui en ont besoin. Et puis, pourquoi on serait victime toute sa vie? C'est dégueulasse. On est tellement plus que ça. Tu es tellement mieux que ça. C'est pas parce que tu décides de plus subir que t'es une p*te.
Enfin, bref, désolée si j'ai raconté ma vie, mais tout ça pour dire que je suis d'accord avec toi, sur le général (parce qu'encore une fois, sur le viol, j'ai pas connu...)
Ton article est épatant de vérité. Ca me désolé ce truc dans notre société qui fait que si après un traumatisme tu t'en sort c'est que ça t'as pas tant traumatisé que ça. Les gens dans la vie, si y t'arrive un truc, y veulent que tu y pense chaque seconde de ta vie, que tu souffres bien à chaque instant, que t'ai envie de te flinguer tellement t'y penses. Ca me désole, c'est pas croyable..
RépondreSupprimer... . Frissons.
RépondreSupprimerT'es une sacrée warrior en tout cas :) J'te tire mon chapeau perso!
RépondreSupprimerC'est tellement vrai.
RépondreSupprimerLe choix de la vie.
Le choix de décider quels seront les personnes et les événements qui ont le droit de décider de nos vies.
La faille bien sûr. Ce moment de la dépossession de soi la plus violente qu'il soit.
Mais la volonté de ne pas se laisser enfermer dans le statut de victime.
Vouloir décider de sa vie et ne pas se contenter de ce qu'un autre a pu en faire.
Comme tu l'as dit, le choix de la vie, tout simplement. Et en toute conscience.
c'est bien de mettre ces mots dessus, parce que t'es pas la seule dans ce cas, et qu'on ressent la même putain de culpabilité à se demander si ce qui s'est passé s'est bien déroulé de cette façon ou si c'est ton esprit qui l'a interprété tel quel...
RépondreSupprimerj'ai fait le même choix que toi, mais ça m'empêche pas d'y penser encore.
Il faut quand même en avoir une sacrée paire pour se relever comme tu l'as fait, alors bravo.
RépondreSupprimerWaouh, tu m'impressionnes par la force de ton caractère. J'ai l'impression que tu en as pas mal bavé dans la vie, et pourtant tu te tiens fièrement devant nous toutes.
RépondreSupprimerJe ne sais pas si j'arriverais à me remettre d'un évènement pareil, perso. Mais tu es un véritable exemple (ou tu devrais l'être en tout cas) pour toutes les filles ayant subi le même traumatisme.
La personnalité complexe de n'importe quel être humain ne se résume pas à un traumatisme qu'il a pu subir, et ça, c'est le plus beau des messages.
Pfffiouuuu ! je n'ai pas de mot... bon ben je dis rien alors ! si ce n'est qu'encore une fois, c'est bien écrit, les mots sont justes et percutants.
RépondreSupprimerEn effet, on a tendance à se dire "mais c'est pas normal..." Ce que je me dis après, de ma petite place extérieure bien confortable, ce n'est pas que tu devais être un peu consentante... C'est plutôt : n'importe quel trauma, si ça s'appelle comme ça, c'est que tu dois en chier. Tu as eu une force de caractère qui fait que tu n'as pas exprimé ton "j'en chie" comme les autres. Question : quid du retour de boomerang ? Cette phase du "je me roule en boule sous la douche" ne risque-t-elle pas te péter à la gueule avec effet à retardement ?
RépondreSupprimeril faut une sacrée volonté pour penser comme ça ! Bravo ! Battante
RépondreSupprimerle fameux "mais t'étais habillée comment aussi ????" Ah il fait mal ce lui là !
RépondreSupprimerPfff j'ai rien de plus à dire.
Ah si, c'était bien écrit ton affaire ;-)
Putain, j'ai lu ton article tout à l'heure dans le train, j'ai chopé les larmes aux yeux, heureusement mes lunettes camouflées un peu ça.
RépondreSupprimerJe sais ce que c'est , je suis passée par là moi aussi, et j'ai essayé de vivre "normalement" sans m’apitoyer sur mon sort, sauf que parfois, tu te dis, putain merde, pourquoi t'as pas réagi avant? ( dans mon cas, pendant trois ans, c'était violence sexuelle et psychologique)
J'ai beaucoup culpabilisé de réagir comme ça, de vouloir la pitié de personne, et d'aller de l'avant, jme suis souvent demandé si j'avais pas un problème.
Mais oui, quoi qu'il en soit la vie continue, et il faut profiter de chaque instant, et pas perdre son temps à déprimer pour des faits auxquels tu ne peux rien changer, life es life!
life is life *
RépondreSupprimerAlice elle réinvente l'anglais, lolilol
J'ai chialé comme une merde. Tout ça fait vraiment écho dans ma vie.
RépondreSupprimerOn a tous une façon différente de se relever, même si je ne suis pas passer par là, je pense toujours à cette scène de "Il était une fois dans l'ouest", quand claudia cardinale dit qu'il n'est rien qu'un bon bain ne puisse effacer. J'admire son côté "je passe à autre chose". On est toutes différentes mais on mérite toutes de se relever. A nous de trouver comment.
RépondreSupprimerJe viens ici depuis quelques temps, j'ai retourné tout le blog, j'ai même cité de tes articles sur facebook.^^
RépondreSupprimerJe suis une grande fan, même si je n'avais pas encore commenté.
Et là avec cet article, je suis encore plus fan, tu mets des mots sur quelque chose qui me parait important de mettre au jour. Merci.
Et Bravo ! :)
Aaaaah putain, ça fait du bien de lire un article comme ça. Ouais je sais, c'est vulgaire et c'est p'tête pas l'effet recherché, mais voilà.
RépondreSupprimerJe n'ai pas été violée, "juste" des attouchements par 3 mecs que je ne connaissais que de vue. Je n'en ai parlé qu'à quelques personnes, notamment à la psy qui m'a suivie quelques années plus tard et c'est elle qui m'a vraiment aidée à mettre un terme une fois pour toute à cette histoire. Juste en me faisant accepter ce qu'il s'était passé, en acceptant le fait que non, ce n'était pas de ma faute et que je n'avais pas à me sentir coupable "d'oublier", parce que oui, j'oublie, je ne me rappelle même pas le visage de ces types, je ne me rappelle pas "en détail" ce qui a pu se passer. Et je la remercie d'avoir fait attention à ce que je voulais et ce dont j'avais besoin. Ouais j'aurais dû porter plainte, j'aurais dû en parler quand c'est arrivé, mais merde dans ces moments là on ne doit pas avoir de devoirs et sincèrement je ne pense pas que porter plainte m'aurait aidé. C'est con d'une certaine façon, ces types ont peut-être agressé d'autres filles, peut-être qu'il fallait juste que j'en parle, mais finalement j'ai décidé de penser à moi et rien qu'à moi. Aujourd'hui je n'ai plus trop de problèmes avec ça, je ne me sens plus coupable, non par rapport à l'acte en lui-même, je ne me suis jamais sentie coupable d'avoir été agressée, mais je ne me sens plus coupable de mon attitude par la suite et ça, ça soulage. Alors, ouais je réagis parfois très mal quand on me parle de viol et d'agressions sexuelles, quand les gens assènent des pseudos-vérités universelles du genre "elle l'a bien cherché" ou "elle aurait dû porter plainte".
Un grand blabla un peu égocentrique finalement. mais en tout cas bravo, merci et surtout un grand fuck pour ceux qui ne comprennent pas.
Tu as raison, on devrait pousser les gens à la résilience plutot qu'à la culpabilité, on devrait accentuer la prouesse (de la fille hein ><) plutot que le trauma. C'est un gros kiff de société ça de pousser les femmes dans des situations où elles DOIVENT réagir de telle ou telle faon (je pense à la pétition qui tournait pour dire qu'on peut aller bien après un avortement sans être dépourvue d'âme). Les "excuses" sont tellement gerbantes que je comprends même pas qu'on puisse en sortir certaines : ben ouais attends les mecs pensent tous au sexe, ils peuvent pas se controler -> WTF !!
RépondreSupprimerTu es magnifique !
Je n'ai rien à ajouter de spécial aux commentaires qui ont déjà été postés. Si ce n'est que Miss Canalisations fait partie de celles qui ont fermé leur robinet trop longtemps.
RépondreSupprimerBonne journée, Thon.
Premier commentaire chez toi, pourtant j'ai découvert avec grand plaisir ton blog il y a quelques semaines.
RépondreSupprimerD'accord avec toi sur tout ce que tu as dit. Je n'ai pas vécu d'expérience similaire, mais plusieurs de mes amies n'ont pas eu cette chance. Quand elles se sont confiées à moi, j'ai souffert pour elles, mais jamais je ne me suis dit qu'elles ne pouvaient avoir la moindre once de responsabilité dans ce qui leur était arrivé. J'en voulais à mort aux connards qui avaient osé leur faire du mal, ça oui. Je ne crois pas non plus les avoir considérés seulement comme des victimes. Ce sont mes copines avant tout, des filles bien cool, qui se marrent, profitent de leur vie et la mènent comme elles l'entendent.
Je trouve révoltant qu'on puisse réduire les gens à la seule expérience traumatisante qu'ils aient pu vivre.
ENFIN un article intéressant sur le viol. Merci. Merci pour toutes ces femmes qui ont vécu cela et qui ont choisi de ne plus être victimes. Et accessoirement, cet article est très bien écrit. Pas de ouin-ouin, pas de vulgarité, c'est sincère tout en étant très pudique. Bravo, pour l'article, et pour être ce que tu es. Tiens, ça me fait penser à un article (enfin deux plus exactement) sur le même sujet, l'un sur l'excellent blog sexo ZoneZéroGêne http://www.zonezerogene.com/magazine/campagne-contre-le-viol-un-objectif-legitime-des-arguments-contestables/24/11/2010/
RépondreSupprimeret l'autre venant d'un blog que je suis aussi, celui d'une nana mère de famille complètement barrée: http://vieuxfelin.com/2010/07/19/cest-damocles-entre-les-cuisses/ Jettes-y un oeil si tu veux et si tu as cinq minutes!
Je te suis depuis un sacré moment mais n'étant pas très bavarde, je fais le fantôme xD.
RépondreSupprimerJ'ai vécu ça quand j'étais petite, et j'ai du construire ma vie de jeune fille puis de jeune femme avec ça. Au début j'étais dépassée, j'etais trop jeune et j'ai eu ce statut de victime. Mais comme toi je ne me suis jamais empêchée de vivre. Oui j'ai subi des sévices sexuelles pendant 6ans de ma vie, oui c'était horrible, mais ça ne m'a pas empêché de m'épanouir auprès de la gente féminine et masculine. Aujourd'hui j'ai mon homme et tout va bien. Mais j'ai aussi connu la culpabilité. Culpabilité vis à vis du regard de la société, du regard de la famille (mon aggresseur était un de mes cousins), et cette culpabilité malsaine du "oui j'ai une vie sexuelle assumée et régulière, je m'éclate mais oui j'ai été violée pendant l'enfance". Dans mon adolescence, surtout au lycée je culpabilisais de m'épanouir et de découvrir le sexe en tant que personne consentante. Parce que quand je regardais la télé parfois je tombais sur des documentaires où des victimes parlaient de leur(s) viol(s), et étaient effondrées, brisées à jamais, incapables de pouvoir remonter la pente.
Bref contente d'avoir trouvé quelqu'un qui a eu le culot de dire que OUI on peut s'en sortir et vivre normalement après un viol, et détacher l'étiquette "victime" que la société essaie de nous tattouer à la tronche.
ca me rend malade les gens qui ont le même type de réflexion que celui que tu as développé dans ton article....Parce que avoir ce raisonnement, c'est dépénaliser l'acte en lui même, comme s'il ne devenait alors que la conséquence inévitable de la "provocation" féminine.....Mais merde alors !
RépondreSupprimerPutain une femme c'est doux (enfin presque toujours, ça dépend de la marque du rasoir), c'est fragile (enfin là encore presque toujours)....une femme c'est un être humain, ça demande de l'affection, de la tendresse mais surtout du respect!
Les gens qui considère qu'une femme qui se fait violer est une femme qui l'avais mérité, sont tout autant coupable que s'il avaient violé la femme en question....parce que une femme, c'est pas une chatte sur place....et peut importe qu'elle soit en jogging ou en minijupe, que ce soit en francais ou en chinois, un non restera toujours un non.....
De plus, je plussoie totalement lorsque tu dis qu'être une victime ne signifie pas nécessairement se comporter en victime...Aujourd'hui on nous as tellement présenté la victime comme une véritable épave suite aux événements qu'elle a subis, qu'il y a eu une véritable stygmatisation de la victime, ce qui fait qu'aujourd'hui, si tu fais pas la loque, c'est qu'au fond tu souffre pas vraiment....sauf qu'il y a souffrir et souffrir, dans le sens ou la souffrance peut aussi s'exprimer de manière digne, et non par la recherche systématique de l'autodestruction....
Putain mais on peut être victime sans oublier d'être femme, on peut souffrir sans oublier de sourire, et surtout on peut vivre sans nécessairement arrêter de se souvenir.
Merci pour cet article qui m'a mis les larmes aux yeux, et qui as su si bien remettre les choses à leur place
Les gens qui ont pitié...Horreur. Bordel, je trouve ça tellement horrible, la pitié. Je trouve ça méprisant. Eh nan, un événement comme ça, c'est pas la fin du monde, t'en crèves pas si tu en survis. J'ai pas été violée. J'ai failli être kidnapée, quand j'avais 10 ans, ça m'avait traumatisée à mort pendant 2-3 mois. Je le racontais à tout le monde haut et fort, parce que j'aimais bien qu'on me porte de l'attention, qu'on s'inquiète pour moi. Ouai, y'a trois ans [parce que oui je suis une gosse, j'ai 13 ans] j'aimais la pitié. Mais putain, c'est tellement horrible et nul. "Oh pauvre fille, elle a été violée/kidnapée..." Qu'est ce que c'est con. Eh nan, la vie, elle s'arrête pas là. Vaut mieux garder la tête haute, au moins tu tombes pas dans le gouffre. -Ilona
RépondreSupprimerWaouh! Que dire? Ca fait moi aussi quelques semaines que je suis (discrètement)ton blog. Que j'y découvre une jeune femme drôle et intelligente, qui sait ne pas trop ce prendre la tête. Et ce message là, je sais pas quoi dire. Je t'admires. Dans les choix que tu as fait et dans la force de caractère dont tu as fait preuve. Tu es un être exceptionnel et tu as tout à fait raison. La vie continue. Alors pourquoi culpabiliser de quelque chose sur laquelle on a aucune emprise et qu'on ne pourra pas changer? Se relever malgré la difficulté que cela représente, c'est une grande preuve de courage que l'on devrait toute avoir en nous. Merci. De ton témoignage. De ton courage. D'être celle que tu es.
RépondreSupprimerTon texte est tellement fort que je me dis que dois te laisser un commentaire, mais que je suis incapable de formuler une phrase intéressante.
RépondreSupprimerBref, merci d'en parler et bravo pour ta manière de le faire.
Je réponds un peu en vrac, mais déjà je voulais vous dire merci, je flippais un peu de vos réactions, j'avais peur que ce soit mal pris, jugé trop perso, n'ayant pas sa place ici, je suis rassurée.
RépondreSupprimerEnsuite, nope, j'ai pas lu King Kong Theory mais c'est prévu depuis un petit moment(et puis aussi Camille Paglia, ça me fera pas d'mal tiens)
Un truc qui ressort bcp dans vos commentaires, c'est que je suis "forte" ou que j'ai du courage. Bah en fait, pas plus que beaucoup. Je veux dire, ya quand même 1 femme sur 10 qui, au cours de sa vie, à subi des violences sexuelles. Et pourtant ya pas d'épaves à tout les coin de rues, c'est bien que la plupart passe outre, survit, vit.
C'est pas de la force en fait, c'est simplement de la non-renonciation, par ce que ma vie j'ai quand même envie de la vivre.
Et au vu des commentaires et des mails que j'ai reçu, on est beaucoup dans ce cas ^^
Je viens de lire Vieux Félin (je consulte son blog de temps en temps, je kiffe ses pseudos-tests) et effectivement on se rejoint beaucoup sur ce sujet.
Concernant le retour de bâton, je doute que ça arrive.Par ce que si hein, j'en ai chié, je me suis pas non plus relevé en 3 jours en me disant "Youpi, c'est fini", j'ai continué à vivre mais ça veut pas dire que j'ai ignoré ce qui est arrivé.. Du coup j'ai envie de citer estelle qui l'à super bien dit ds les commentaires: "Putain mais on peut être victime sans oublier d'être femme, on peut souffrir sans oublier de sourire, et surtout on peut vivre sans nécessairement arrêter de se souvenir."
Je suis admirative de ta façon de penser et de vivre c'est génial.
RépondreSupprimerJ'ai bien aimé le point de vue que tu as sur le sujet , ça bouscule les habituels "dires" là dessus.
Un personne de ma famille a vécu ça et comme toi , et cela passe toujours pour bizzare !
Lire du beauté c'est cool , lire ça moi , ça ne me dérange absolument pas. Surtout que ça peut permettre à de nombreuses personnes de ne plus se sentir seule.
Merci !
bisous :D
J'ai une amie qui a été violée durant sa scolarité. Elle ne l'a jamais montré jusqu'à sa tentative de suicide où elle a été totalement incomprise. Lorsque elle a avoué la raison de son acte, on ne l'a pas cru. "Mais attends ? T'as été violée et pourtant, tu as continué à sortir, t'as eu ton bac et des petits copains depuis ?!".
RépondreSupprimerChacun vit ce traumatisme différemment mais je trouve dommage que les personnes victimes de viol, doivent se justifier et se battre pour se faire entendre, comprendre...
J'ai connu cela aussi, j'avais 19 ans. j'en ai 57 bientôt ! Je n'oublierai jamais cette terreur et cette culpabilité. Tu décris exactement ce que j'ai ressenti pendant des années. J'ai mis vingt ans avant de me retrouver seule avec un homme sans avoir peur, hors mis mon ex-mari. Il n'y a que nous, seules, pour nous en sortir. La rage d'aller de l'avant, la rage de dire que tout cela est injuste et que d'être féminine et d'avoir des copains garçons ne fait pas de nous des salopes. Bravo d'avoir su t'exprimer avec tes mots à toi.
RépondreSupprimerAu final qu'est ce qui reste comme douleur ? Le fait d'avoir été violée ou le fait de ne pas avoir été cru par sa propre mère ? Si elle m'avait cru, je n'aurai pas connu la dérive à un moment précis mais je m'en suis sortie heureusement. Besoin d'en parler aussi.
Comme le dit Londoncam, il est abject d'être réduite d'une manière ou d'une autre aux mauvaises expériences vécues. Déjà qu'on les a pas demandées… Si tu ne te vis pas en victime "visible" (écrit dessus du genre 30 kg de trop et bégaiement –on fait ce qu'on peut, et je respecte ces femmes-là aussi), de deux choses l'une : soit on se dit que tu dois être forcément tarée quelque part depuis, et donc tu fais fuir parce que sait-on jamais les conséquences sur ta personnalité et ça peut poser un problème, restons bien tranquilles – soit on se dit "ouh la", j'ai l'air d'un/d'une conne favorisé(e) parce que moi j'ai pas connu de trauma -> dans les deux cas, on a affaire à de la pure connerie. Et je ne mentionne même pas les abrutis capables de considérer que c'est pas si grave, ou qu'on a cherché les ennuis. Déjà que survivre aux violence, viol ou autres abominations c'est raide (euphémisme de la part de quelqu'un qui a eu son lot et qui se soigne) mais subir derrière l'effet "PESTE" : ça c'est de la double peine.
RépondreSupprimerDerrière tout ça il y a la place que l'on continue de vouloir réserver aux femmes : victimes, ou victimes consentantes. En somme, pas d'existence.
Bravo pour ce papier.
Ce statut de victime me débecte aussi et si j'ai choisi de ne partager mon histoire qu'avec mon homme c'est en grande partie à cause de ça. C'est mon histoire et même si elle a fait en partie ce que je suis aujourd'hui, j'ai pas envie de me promener avec une étiquette " moi Romandine, violée par un connard". Heureusement qu'on se relève et souvent sans l'aide de personne. Aujourd'hui, la victimisation est partout, au moindre traumatisme, il faut courir chez le psy. J'ai longtemps culpabilisé car je pensais que je n'avais pas le courage d'aller en parler mais c'est que j'en ai juste pas besoin. J'ai culpabilisé aussi car j'adore la bite, que la 1ère fois j'ai pas eu peur et que j'ai grave aimé alors que normalement quand t'as été violée enfant t'as peur du zizi des hommes, t'arrives pas à jouir, ton homme va devoir être un monstre de tendresse...
RépondreSupprimerIl serait temps que le discours sur le viol et celles qui l'ont subi soit un peu moins misérabiliste.
"Juste" quelques attouchements un soir de fete de la part d'un adulte de la famille, qui avait beaucoup trop picole. J'avais 15 ans et meme si ce n'etait "rien", il a ete difficile de s'en remettre. Je m'en suis voulue, j'ai culpabilise et me suis tue. Et puis j'ai fini par en parler, j'ai ete crue, j'ai eu de la chance de pouvoir mettre des mots sur ce qui s'est passe. Mais ca continue a faire partie de moi, meme si ce n'etait "rien".
RépondreSupprimerIl est terrifiant de savoir que, malgre des decennies de lutte feministe, on continue encore a penser que, tout de meme, "elle l'a bien cherche". Ton temoignage est tres fort et il fait du bien a lire. Parce qu'il est trop facile (et immonde) de pretendre que les violeurs sont de pauvres petites choses qui ne peuvent pas controler leurs pulsions et que les victimes sont des salopes, surtout quand elles reussissent a continuer malgre tout... On a trop tendance a inverser les "roles" de victime et de coupable quand il s'agit de viol. Et c'est dramatique.
Merci, vraiment.
J'ai traversé ça de la même façon que toi. Et je l'ai vécu pareil ensuite. Presque coupable d'avoir dépassé ça. La résillience est mal vue, dans notre société victimisante.
RépondreSupprimerChapeau... Mais si personne ne se plaint, si personne ne va porter plainte, il n'y aura plus jamais d'interdit et de respect de l'autre...
RépondreSupprimerPUtain ce texte j'aurais pu l’écrire!!!
RépondreSupprimerJe me reconnais entièrement dans ce que tu dis mon parcours est le même.
Ce que tu n'aborde pas en revanche c'est le fait qu'on te traite de menteuse quant justement tu ose en parler. J'ai voulu porter plainte, les flics n'ont pas voulu prendre ma plainte, ils m'ont dit comme ça: "mais demoiselle des plainte pour viole on en a un dossier comme ça!!!" (montrant un gros volume de ses mains) j'avais 13 ans personne m'a cru a part les médecins qui m'ont recousu. Ca a défoncé mon adolescence et ma vie. j'ai 27 ans je n'en suis pas encore entièrement relevé. J'ai des séquelles physique qui sont là pour me le rappeler sans arrêt. De la suite de ça, j'ai contracté une maladie qui m'a rendu stérile et qui me fait souffrir au quotidien. J'admire tes propos car oui je pourrais dire la même chose dans mes moments de forces mais il m'arrive encore de pleurer la nuit et de souhaiter ne plus vivre avec ça. Je n'accepte pas mon statut de "coupable", aux yeux des gens, oui, je suis coupable d'avoir vécu ça. Et comme tu dis, on oublie jamais.
Ben je salue ton courage d'en avoir parlé.
RépondreSupprimerTout simplement.
Merci.
ainsi va jackie: comme ça on est deux ! enfin moi c'était surtout allez y, prouvez le ! ce qui est assez éprouvant quand on y va dès le lendemain matin, qu'on te fait voir des dizaines et des dizaines de photos de types recherchés pour ça, et il y a eu aussi la visite au c.h.u, j'avais rendez vous mais je n'y suis pas allée là c'était vraiment trop pour moi qui a l'époque n'étais jamais passé à l'acte avec un mec ni étais allé chez le gynéco,alors le faire après ça...j'ai décidé de faire avec...de toute façon même les femmes de polices s'en foutent,c'est vraiment révoltant, surtout quand on te demande "mais à ce concert vous aviez bu?" "étiez vous en mini jupe?" mais merde quoi comme 'la dit quelqu'un plus haut jogging ou jupe un mec n'a pas à se conduire ainsi !!!!!
RépondreSupprimermerci pour cet article ui je pense sera réconfortant pour pas mal de femmes. moi j'ai aussi veçu un trausmatisme mais pas le meme. moi c'était la violence de mon conjoint, physique mais ausi morale..jamais je n'ai porté plainte et personne n'est au courant... je n'ai pas mon statut de victime que jene veux pas de toute façon mais souvent je souffre et je me sens seule. mais pareil ça ne m'empeche pas d'avoir d autres relations depuis et de me sentir bien dans les bras d'un homme rassurant. j'aimerais juste qu'il paye et qu'il resonnaisse ce qu'il m'a fait car lui minimalise et n'a pas conscience de ce qu'il m'a fait vivre. ma douleur ne sera jamais reconnu et je c que ça me porte préjudice de tant en tant..
RépondreSupprimerJe ne ferai rien d'autre que de tirer mon chapeau devant tant de niaque :)
RépondreSupprimer<3 (un coeur minion parce que même si c'est un peu cucu je m'en fou tu le mérite)
texte très clair, bien écrit. qui sonne juste. Rien à rajouter! en espèrant que des femmes concernées le lisent et se sentent mieux après.
RépondreSupprimerMerci d'en parler aussi intelligemment que tu l'a fais...
RépondreSupprimerJe suis sidérée en lisant les commentaires de la réactions de certain flic ! C'est honteux, je ne pensais vraiment pas que certain pouvait avoir cette réaction, de ne pas écouter et ne pas faire les démarches nécessaire... C'est honteux vraiment je n'en reviens pas !
Et puis pour ce que tu dis, concernant les gens qui disent " mais moi on me fait ca je m'en remettrais jamais" ou les " si elle va bien c'est que c'est pas si dur" je trouve ca vraiment nul . C'est comme lorsque quelqu'un parle de quelqu'un en deuil ( perte d'enfant, de mari) " Oh moi je ne m'en remettrais pas" c'est dire que l'autre personne n'a pas de coeur, ou n'est pas triste... Et c'est nul parce que d'une situation difficile ils en font un truc encore plus dur à affronter à cause de la réaction et du jugement des gens autour !
Face à une situation difficile, soit on plonge, soit on se relève ...
C'est mieux de se relever non? Même si certain jour c'est peut être moins facile, mais la plutot que de s'enterrer vivant, autant continuer de vivre sa vie pleinement!
En plus les salop qui ont fait ca on deja fait assez de mal sur le moment, c'est vraiment triste de continuer à leur accorder de la tristesse ( même si je peux comprendre que certaines doivent avoir plus de mal à s'en remettre, chacun fait comme il peut, toi tu à décidé de vivre ta vie à fond et c'est super)
Et j'adore aussi la phrase d'estelle, j'allais moi aussi la recopier, c'est tout à fait ca !
Bravo à toi.
RépondreSupprimerQuand je lis des témoignages comme le tien je pense que le viol ne sera jamais considéré comme un traumatisme comme les autres. La société est pleine d'empathie pour toutes sortes d'autres traumas et ne songerais jamais à renverser la culpabilité de ce qui est arrivé sur la victime. Pour faire une comparaison, tout le monde comprend très bien que la mort de son enfant est un évènement traumatisant. Qu'il y a une période pour se remettre de se traumatisme et qu'elle varie selon les gens et qu'il y a des gens qui ne s'en remettent jamais. Il ne viendrait à l'idée à personne de dire d'une mère qui aurait perdu son enfant et qui arriverait encore à rire, à vivre à ressentir de la joie, de l'amour etc, bah ça signifie qu'elle est bien contente que son enfant soit mort, que sans doute, elle l'a laissé mourir exprès, parce que ça l'arrangeait bien. Pareil pour tous les autres traumatismes/agressions. Allez porter plainte au commissariat pour un vol avec violence et les flics ne vous demanderont pas si vous aviez pas par hasard un sac un peu trop aguicheur pour les voleurs... Que vous aviez bien envie qu'on vous le vol ce sac et qu'on vous tabasse la gueule au passage.
Mais alors pour le viol, c'est différent, de toute façon, c'est de votre faute, et attention si vous avez l'audace de vous en remettre après avoir vécu l'horreur, ben ça veux pas dire que vous êtes forte et pleine de ressources, non, ça veut juste dire que ben en fait si vous êtes pas morte de ça, c'est que finalement c'était pas si terrible, alors pourquoi faire tant d'histoire pour si peu de choses? Hein?
Moi j'ai raconté à une personne une agression sexuelle que j'avais subie, elle m'a dit, "n'y pense plus" ce qui peut se traduire par "ne m'en parle plus je ne veux rien en savoir". Je te souhaite d'être heureuse dans ta vie et plein de bonheur, tu le mérites ;) Et par la même occasion, je me souhaite la même chose ^^
Ouah. Un article comme celui-ci oblige forcément à laisser un commentaire.
RépondreSupprimerPour moi, la marque la plus profonde de courage, c'est d'avoir justement décidé de vivre, de l'avoir fermer pendant qu'on te faisait du mal, d'avoir endurer sans rien dire.
Juste un mot pour exprimer ma solidarité avec toi et toutes celles qui sont passées par là. Et que toutes celles qui le peuvent soient fortes, pour sortir de la victimisation et de la culpabilité.
RépondreSupprimerPour être honnête ton sujet m'a énormément touché. Parce que voilà...
RépondreSupprimerJ'ai, tout comme toi, surmonté ça seule, avec certe plus de difficultés, j'ai longtemps eu peur, mal, déçue, je me suis sentie coupable (alors que... on ne choisit pas n'est-ce pas...). Je l'ai mal vécu mais je m'en sors.
Du coté du gars, il a lui été dire à tout le monde d'autres choses... bien dégueulasse me faisant passer pour rien.. ( happiness on vit avec).
ça s'est passé il y a 3ans, j'étais encore une gamine innocente c'est ce qui est le plus dur. Plus dur encore de le croiser un peu trop souvent et le voir me déshabiller du regard et revivre son "exploits" ...
Et quand je vois comme Maeva dit, les réaction de certaines personnes vis-à-vis de ça, j'ai juste envie de le cacher aux personnes que j'aime le plus pour qu'elles continuent à m'aimer...
Je sais c'est moche!
Merci pour ton article ♥
Merci pour ce billet important.
RépondreSupprimerLe passage par un procès, bien que douloureux en grande partie, aide à déculpabiliser.
Et c'est important aussi de dénoncer publiquement...
Je pense que c'est effectivement un sujet polémique car en effet, à partir de ce moment, tout change. Et tu peut te dire que effectivement, tu l'as peut être provoqué en t'habillant d'une certaine façon, mais ce n'est pas le cas. Cela ne mérite pas un geste pareil.
RépondreSupprimerEn tout cas c'est un très bon article.
Salut
RépondreSupprimerje suis tombée sur ton billet via Hellocoton, je ne laisse jamais de messages, mais, là ce que tu as écrit, ça m'a fait un écho terrible, j'en ai pleuré, j'aurais aimé pouvoir le lire avant, et j'admire ta force de caractère.
J'ai vécu comme toi un viol, j'avais 21 ans il y a plus de dix ans maintenant, j'avais jamais couché avec un garçon, cette expérience a été dévastatrice : honte, sentiment de culpabilité, j'ai été de ces nanas dévastées comme tu le dis, mais dévastée en silence, dans une honte indicible. La honte de ne pas arriver à faire l'amour avec des hommes que j'ai pourtant aimés, honte de les décevoir, de ne pas assurer, honte d'être toujours la fille seule qui n'arrive pas à aimer vraiment un homme. Je veux pas noircir le tableau, j'en ai pas "chié" tous les jours non plus, même quand j'ai porté ce fardeau, ce tabou de la sexualité, j'ai pas arrêté de vivre, j'ai avancé, j'ai souri et ri, j'ai été heureuse, mais pendant neuf longues années j'ai mis ma vie sexuelle en stand bye. Il m'a fallu neuf ans pour arriver à en parler, pour arriver à passer dessus et arriver enfin à faire l'amour avec un homme qui a su m'entendre, me donner du temps et me comprendre et surtout me faire avancer, il ne m'a pas enfermée dans un statut de victime, il m'a donné envie de ce contact physique, il a su me le faire aimer pour que je me rende compte que c'était bon et beau de faire l'amour.
Alors, maintenant, avec du recul je sais que tu as raison, je suis vivante, je suis forte, je sais que j'ai surmonté ça. Je sais que mon corps a été la victime d'un autre, mais surtout, malheureusement, c'est bien pire, ma propre victime, celle de ma honte, de mes principes bafoués...
Merci encore pour ce message...
La honte n'est jamais du bon côté souvent, ni la culpabilité. Quelque soit les circonstances et la façon de se relever ou pas d'un viol, ce n'est pas la victime qui doit se sentir sale ou indigne de..., c'est plutôt l'agresseur. Il y a une vraie colère dans ce que tu écris, elle avait besoin de sortir. Même une battante a les ailes fragiles, simplement elle s'en sert pour aller plus loin très loin, mais la colère même dans les airs elle pèse une tonne et un jour il faut bien la lâcher... :-)
RépondreSupprimer@beautycase : stp ne laisse pas le regard des autres te dicter le chemin de ta vie, ce sont eux qui ont un pb dans ce cas, pas toi. C'est bien sûr à toi de décider mais il me semble que d'obtenir écoute et respect est un premier pas pour soi dans la vie, surtout si tu as du mal à vivre l'après justement. Ce garçon a lui aussi besoin de connaître les limites. Parlez à ses proches, c'est leur faire confiance, as tu confiance en eux ? Si oui alors lances toi, donnes leur la chance de te montrer qu'ils t'aiment et si certains te font le moindre reproche, dis toi que c'est leur peur de ce que tu as vécu et leur culpabilité de ne pas avoir pu t'aider alors, qu'ils expriment inconsciemment. Courage ! :-)
RépondreSupprimerJe crois que c'est la 1ère fois que je laisse un comm' anonymement sur un blog, mais c'est justement parce que ce statut de victime nous n'en voulons plus. J'ai quand même réussi à faire condamner la personne pour "agression sexuelle sur mineur" il y a 6 ans. Ma fille avait 5 ans. Pas facile de tourner la page, on vit quand même avec un truc prêt à nous sauter à la gorge quand on s'y attend le moins.
RépondreSupprimerPour ma part, je n'ai pas su "dire non". Remarquez, je n'ai pas dit "oui" non plus, et puis j'avais 13 ans et ne connaissait rien à la vie... Alors on m'a fait des "trucs". J'étais terrorrisée, mais je n'ai compris que beaucoup plus tard que ce n'était pas "normal", que j'aurais pu refuser ça. Et là cette p.t..n de culpabilité s'est imposée, avec tout son lot de conséquences. 19 ans après, je m'en veux encore. Même si j'ai vraiment envie de laisser ça derrière moi, la terrible question du "pourquoi?" ne veut pas me lâcher. Je n'arrive même pas à vraiment leur en vouloir à ces gens, tellement c'est ancré dans ma tête que c'est moi la coupable... ça aussi c'est mal venu, de ne pas en vouloir à ses agresseurs...
RépondreSupprimerChaque histoire est unique, chaque personne réagit différemment, chaque cerveau a ses propres moyens de défense. Ce serait bien s'il y avait moins de jugement...
Merci 1000 fois pour ce texte.
En tout cas tu as du courage! Et ça on pourra jamais te l'enlever! Tu peux être fier de toi.
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RépondreSupprimerJe trouve que tout est dans l'ambivalence lorsqu'il s'agit d'agressions sexuelles parce que malgré tout cela est bien dérangeant ! Victime ou pas victime ? Vas-y relève toi, tu es forte, laisse tout cela derrière toi, oublie... mais qui veut le plus oublier, parfois je me dis que se taire permet aux autres "d'oublier" et de ne pas trop bousculer leur vie. Parce que d'abord t'es bien une victime hein ? une vraie victime ? t'as rien pu faire ? Oui mais pourquoi t'as pas.... oh et puis tais toi, je ne veux pas savoir ! Tellement ne sont pas crues donc pas victimes mais presque tentatrices, perverses, mythomanes..., mais tellement pleines de culpabilité. Elles portent en elles la responsabilité de ce que l'agresseur(s) a fait. Je veux dire haut et fort VICTIME !! Nous le sommes, nous avons droit à cette reconnaissance, à cette vérité, à ce respect ! Mais victime ne signifie en rien victimisation. Je crois qu'il est essentiel que ce mot de victime soit dit, entendu, intégré, accepté par tous........et digéré par celles qui ont subi pour continuer à vivre le mieux possible et pourquoi pas bien. La reconstruction ne peut passer que s'il y a acceptation de son "statut" de victime. Pourquoi : pour ne plus s'en vouloir, ne plus culpabiliser. Après avoir cherché cette "puta^^" de reconnaissance, il faut parfois alors affronter le sale regard de ceux qui font que toi tu t'appelles non pas XXXX mais Victime, quel joli prénom Victime ! Sauf qu'être victime n'implique pas que dorénavant tu n'as plus de vie en dehors de ça, que tu ne peux pas t'épanouir, sourire, rire, juste vivre et exister. Je regarde celles qui sortent de cet enfer en pensant qu'elles ont connu l'horreur mais qu'elles se sont données le droit d'être et de vivre.. et oui je les envie de ne pouvoir le faire. Il ne s'agit ni de force ni de courage, chaque personne ressent les choses, réagit face à elles comme elles le peuvent, juste comme elles le peuvent. On ne peut mesurer les ravages d'une horreur, quantifier une douleur. Ta vie t'appartient fais-en ce que tu peux et ce sera déjà beaucoup. Plein de belles choses à toi,
RépondreSupprimerBeau témoignage TdT, et c'est toi qui a raison. Victime, c'est pas un statut agréable, et ça réduit ta vie à un seul moment (certes atroce) de toute ta p. de vie. Alors oui, on a été victime d'un viol, mais on a plus encore que les autres, le droit de vivre la vie qui nous chante.
RépondreSupprimerLa culpabilité, ça ne devrait jamais être pour ces femmes qui ont été forcées, mais pour le violeur.
Déjà, tu as beaucoup de courage, une sacrée paire pour en parler comme ça. Ensuite, tu as su t'en relever, parce que comme tu le dis, tu as ta vie à vivre, mais il n'en reste pas moins que ça a du te prendre du temps et énormément de force, de courage pour relever la tête. Tu as été une victime à un moment donné, mais ce n'est pas utile de rester victime toute ta vie.
RépondreSupprimerProfites de la vie à 200% et garde toujours la tête haute.
Je conseille de lire "Les Morues" de Titiou Lecoq, paru aux éditions Au diable vauvert... Pour le ton, les dialogues,... et un tout petit peu pour le viol.
RépondreSupprimerdes blogs beauté, j'en lis depuis, heu, mettons quatre ans. à peu près 120, dans mes favoris.
RépondreSupprimerjamais laissé un commentaire, sur aucun.
et j'avoue, j'aurai préféré, si j'avais réussi, laisser mon premier sur un autre (pas blog, post, j'veux dire) plus lèdj, dans l'genre.
je suis tombé ton blog par hasard. pas en tapant viol machin chose, non, juste parce que les paillettes, ça me fait trop kiffer...
je le lis, ton blog, en entier, depuis 5 jours (je sais, je suis lente, un peu), parce que je t'aimais déjà avant de lire ce billet, tu penses, il date de novembre, je crois.
enfin bref tout ceci est très confus et si je continue à faire quelque chose de confusant, vu le perfectionnisme que je porte en moi, je vais finir par ne pas le poster, ce fichu commentaire.
hors je veux.
même si j'aurai (je me répète, je sais (Alzheimer quand tu nous tiens)) largement préféré t'envoyer un truc drôle sur le MU perroquet qui tue trop, j'avoue (ou l'foie gras, j'ai hésité, aussi)
mais là, une évidence. l'genre de billet qui m'a fait m'en foutre grave de la pizza qui sonnait depuis 18 minutes dans l'four (je te remercie, toute cramée, d'façon j'ai un gros cul)
alors le premier, il est pour toi.
juste pour dire merci.
juste pour dire idem.
juste pour dire que moi aussi j'aurai bien aimé.
Salut,
RépondreSupprimerJe n'ai découvert ton blog que récemment, et c'est en naviguant dedans que j'ai lu ton histoire. Je vois qu'en plus du maquillage, des vernis ou des cheveux de couleur on a un autre point commun. J'ai été touchée par ta façon de dire les choses et de les exprimer. Tu as mis des mots sur des choses que je ne sais pas encore exprimer. Comme toutes celles qui sont passées par là, nos histoires sont différentes. Et pourtant le ressenti, les conséquences sont les mêmes. Moi c'était il y a 8 ans. "Un jour ou l'autre tu devras passer par là" cette phrase je ne l'oublierai jamais. Au départ j'étais sûre que tout irait bien. Et tout allait bien. Je m'étais dis que c'était derrière moi que c'était oublié. Un jour j'ai voulu mettre des tampons, c'est con mais c'est par ça que j'ai commencé à comprendre que la page n'était pas tournée. La première fois que j'en ai mis un, je me suis évanouie, la 2ème fois idem. Un rejet total de ce truc à l'intérieur de moi. Après un long moment de réflexion j'ai fait le lien, et j'ai compris que ce n'était que le début. J'en ai parlé, mais on ne m'a pas vraiment considérée, j'ai donc décidé de l'intérioriser, c'était plus simple. Pendant 5 ans je n'ai plus eu de problème, j'ai été épanouie je faisais ce que je voulais! Mais il y a moins d'un an ça m'a rattrapée, pire qu'avant,... J'étais au cinéma avec mon chéri et il y a eu une putain de scène de viol (ds Millenium avec D. Craig pour être précise). Et j'ai éclaté en pleurs. La honte. Les gens me regardaient et je me suis vraiment sentie mal. J'ai ressenti une angoisse et une rage à l'intérieur de moi qui m'étaient familières. Depuis je ne peux plus entendre parler de viol, ou voir une scène de viol sans avoir une réaction disproportionnée. J'ai une haine en moi, un besoin de revanche que je n'arrive pas à accomplir. Tu décris si bien cette culpabilité que l'on ressent de ne pas avoir réagi, d'être restée là, à attendre que cela se passe.
Et le pire c'est bien ça, ce n'est pas le moment qui nous traumatise, c'est l'après. Au départ tu te dis que c'est pas normal de ne pas te sentir mal, puis c'est les "j'aurais du faire si" etc.. qui arrivent. Je me répète mais tout ce que tu décris c'est vrai, c'est exactement ce que j'ai ressenti.
Tu es belle, intelligente, tu n'as pas mérité ça, et tu es heureuse aujourd'hui et c'est l'essentiel.
Merci pour cet article et pour t'être ouverte à nous, ce qui me rend triste c'est de réaliser le nombre de personnes de notre âge à qui c'est arrivé...
Merci <3
Je lis ton blog depuis peu, et à force de fouiner, je suis tombée sur cet article.
RépondreSupprimerIl m'a touché, oui ça m'a touché parce que ça m'est arrivé aussi mais c'est ta façon de l'écrire, avec des mots crus, qui pourraient choquer au premier abord et pourtant un viol c'est ça, quelques coups de b***.
Pour ma part, j'ai été dévastée, dépression, TS, psy toutes les semaines, la TOTALE (ta façon de réagir ne me choque pas, on fait ce que l'on peut pour s'en sortir).
Un mot que je déteste est le mot victime, je ne supporte pas, je n'aime pas qu'on dise de moi "c'est une victime", ce mot fait encore plus mal que le mot viol, car être victime c'est comme si tu avais baissé les bras, que tu t'étais laissée faire.
Comme toi j'ai entendu tout et n'importe quoi, des gens qui me bavaient dessus parce que je ne réagissais pas comme eux le souhaitaient, mais de quoi je me mêle ? comment peux-tu me juger, ou me baver dessus ?
Bref, à cette période j'ai pu vraiment faire le tri sur mon entourage, au final il ne restait plus grand monde, mais 6 ans plus tard, ces quelques rares personnes sont toujours là ;)
je ne supporte pas les gens qui font de l'humour avec le mot viol "Oh ça va, il ne va pas te violer" "oooh lui j'le violerai bien"
malgré tout, j'aime le sexe, le sexe consenti oui, j'éprouve du désir pour des garçons, ms jamais j'dirai pour rire "j'ai envie de le violer", pcq la personne qui est passée par là sait que ça n'a rien d'une partie de plaisir.
Plus le temps passe et plus j'accepte que c'est une partie de mon histoire et celui qui n'a pas les épaules assez larges pour m'accepter moi et mon histoire, passe ton chemin,
pour terminer, je dirai une phrase qui résume la situation "On n'oublie rien, on s'habitue c'est tout", les gens pensent parfois qu'on peut oublier avec le temps, eux oublient parfois que tu as été violée, pq n'en ferais-tu pas autant ? Mais on n'oublie jamais, ça fait partie de nous, alors on s'habitue.
Merci pour ton article, je suis sûre qu'il pourra aider beaucoup de personnes <3
Après la lecture de l'article et des commentaires, je crois que ce qui m'a le plus sidérée c'est le nombre de fille ayant vécu un viol ou des attouchements. Pourtant je le sais, 1 femme sur 3 a été victime d'agression sexuelle mais putain, ça fout un sacré coup de lire tout ça.
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