Merci bisoux je t'aime. Ou pas.

Ya des gens tu les aime, mais c'est pas pour de vrai. Des mecs de passage, des mecs de rien, des mecs tout pourris et tu le sais, mais tu les aime par commodité.
Par ce que c'est facile de se persuader, par ce qu'on est douée pour la comédie, pour se faire croire des trucs, pour surjouer. Ya des mecs ils te disent je t'aime et ça te fait ni chaud ni froid, juste un gros pincement d'orgueil ou tu te dis que finalement ya quelqu'un ici-bas qui tient vraiment à toi. Alors t'attends un peu, tu tortille du cul, et tu finis par te dire que tu l'aime aussi, par ce que c'est plus simple, par commodité.
Par ce qu'après tout, tu préfère pas du tout être seule que mal accompagnée.

hop, l'image sans aucun rapport de quand je sais pas comment illustrer...

Alors tu aime pour de faux en te faisant croire que c'est vrai. Par ce que ce que tu aime, c'est pas le poilu en face de toi, non, c'est l'amour lui-même, ce qu'il y à autour, l'élan du coeur et tout les petits trucs qui te donnent l'illusion du bonheur. C'est pas drôle de raconter que t'es avec un garçon juste par ce qu'il te fait pas trop chier, par ce que t'as pas envie d'être seule, par ce que la solitude elle te rend triste, deprimée, angoissée. Ya des fois comme ça ou t'as juste besoin de bras autour de toi, d'une respiration dans ton cou, d'un truc pour meubler le lit et te dire que non, t'es pas conne, t'es pas moche, t'es pas une moins que rien.

Alors c'est plus facile de dire je t'aime, plutôt que de s'avouer ça. Ce besoin d'une estime de soi en differé, d'un autre corps dans lequel se regarder.

Et tu fais semblant, tu te persuade toi-même, il y à même des moments ou tu y crois. Mais tu le sais bien au fond que tout ça ce n'est pas vrai, ce n'est pas ça, que c'est juste une grosse bouée de confiance en soi. T'as envie de le secouer, de lui dire regardes! mais regardes! tu le vois bien que je joue et que ça ne marche pas! soit un homme bordel, tu mérite mieux que ça!
Mais tu le fais pas.

La relation est biaisée, tu devrais être là pour lui, et franche, et inconditionelle parfois, mais tu l'écoute à peine quand il te parle, de tout manière tu sais quoi dire pour qu'il y croit. Alors tu fais des oui-oui, des non-non, quelques exclamations, et le je t'aime devient politesse et obligation.

Oui, ya des mecs comme ça, tu leur dis je t'aime mais c'est du bla bla. Tout ce que tu cherche, c'est une poupée malléable pour te rassurer et te donner envie, l'espace de quelques semaines, d'exister. Et c'est une illusion, mais c'est déjà ça.


DISCLAIMER (je sais pas si c'est le bon mot, j'm'en fous, ça sonne bien) : Je ne parle pas de la Chine là, la chine et moi je sais déjà que c'est l'amour, le vrai, et que je suis sans doute condamnée à passer un bon morceau de ma vie avec un con de fourbe de chinois. J'y trouve d'ailleurs un avantage certain, c'est que je peux la jouer couple interracial et faire des jeux de mots débiles sur comment on est trop l'Alliance ethnique tout les deux (et c'est pas par ce qu'il vient d'Aulnay sous bois et qu'il est aussi chinois que Mireille Matthieu que ça va m'arrêter).
Non, en fait, c'est juste que hier soir j'ai lu cet article d'Ugly Beauty, et que comme souvent quand je la lis il y à des trucs qui se sont mis à résonner en mon moi-même intérieur. Genre, quand elle parle de distinguer le vrai amour du faux, et du coup j'ai commencé à repenser à ce graffeur un peu banal, un peu naze et qui la jouait amour dramatique et romantisme exacerbé quand tout ce qu'il faisait c'était me stalker toute la journée, me prendre en photo quand je dormais et me déclarer un amour immortel au bout de 3 semaines. Freaky, ouais.